Gustave VERTUNNI (1884-1953) sculpteur et figuriniste

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Gustave VERTUNNI (1884-1953) sculpteur et figuriniste

Jacques Bodart & Marie Colot

1-Jacques (11.11.1690 Yvoir, Namur, Wallonie (Belgique)-6.11.1768 Crupet, Namur, Wallonie (Belgique) & Françoise Dartois (27.2.1695 Crupet-1.1.1758 Crupet) fille de Guillaume et de Marie Cassart

  2-Jacques Joseph °12.1.1719 Crupet

  2-Marie-Christine °9.5.1720 Crupet

  2-Jean-Simon (15.1.1723 Crupet-27.3.1797 Crupet) 1& Crupet 6.12.1750 (dispense pour le 3è° de consanguinité) Anne Josèphe Daffe (20.2.1723 Annevoie, Namur, Wallonie (Belgique)-6.3.1752 Crupet) fille de Gilles et de Marie Rémy 2& Godinne, Namur, Wallonie (Belgique) 5.8.1753 Godinne Marie-Thérèse Gabriel (2.4.1725 Rivière, Namur, Wallonie (Belgique)-16.12.1809 Crupet) fille de Jean-Baptiste et de Marie Anne Bodson

    3-Anne Josèphe °11.6.1751 Crupet

    3-Marie-Thérèse °2.3.1754 Godinne

    3-Jean Joseph (29.7.1755 Godinne-17.9.1813 Thon, Namur, Wallonie (Belgique)) forgeron marchand cloutier & Maillen, Namur, Wallonie (Belgisue) 25.4.1784 Marie Elisabeth Jacquet ( 10.3.1762 Maillen-18.2.1844 Thon) négociante fille de Jean-Baptiste et de Marie Françoise Marsin

       4-Jean-Baptiste °25.2.1785 Maillen cloutier & Thon 9.3.1809 Marie Thérèse Grégoire °17.10.1784 Thon fille de Jean Hubert et de Catherine Beaufaÿs

          5-Henri Joseph (11.3.1813 Thon-23.4.1813 Thon)

          5-Marie Amélie Josèphe °25.3.1814 Thon & Thon Jean Pierre Bodson négociant

              6-Florentine Josèphe °14.11.1835 Thon & Andenne 8.7.1857 Paul Prosper Joseph Bodart °1.6.1830 Andenne marchand cloutier négociant fils de Lambert Joseph et d'Elisabeth Guillaume

      4-Jean Joseph 19.9.1787 Maillen

      4-Lambert Joseph (22.5.1790 Thon-17.5.1852 Andenne, Namur, Wallonie (Belgique)) cloutier & Andenne 22.7.1829 Elisabeth Guillaume (16.5.1801 Lavacherie (Belgique)-17.9.1834 Andenne) fille de Jean Louis et d'Anne Josèphe Lallemand

        5-Paul Prosper Joseph °1.6.1830 Andenne marchand-cloutier, négociant & Andenne 8.7.1857 Florentine Josèphe Bodson °14.11.1835 Thon fille de Jean Pierre et de Marie Amélie Josèphe Bodart

             6-Zoé Eloïse BODART (12.5.1868 Andenne-18.11.1951 Ixelles (Belgique)) 1& Armand Bertrand + 27.9.1910 Bruxelles (Belgique) fabricant de jouets et de soldats de plomb 2& Nice (Alpes-Maritimes) 23.6.1928 Gustave Ubald Joseph Marie VERTUNNI (17.11.1884 Rome-23.2.1953 Paris 12 è) sculpteur et figuriniste fils d'Achille et de Guendalina Silvagni

      4-Marie Catherine °23.10.1798 Thon & Andenne 30.4.1827 Jean Joseph Lallemand °23.5.1798 Andenne faïencier fils de Pierre Joseph et de Jeanne Josèphe Soleil

    3-Jeanne Marguerite °28.10.1757 Crupet

    3-Marie Barbe °27.10.1759 Crupet

    3-Michel Joseph °4.2.1762 Crupet

    3-Marie Josèphe °19.11.1764 Crupet

    3-Anne Barbe °7.7.1767 Crupet

 2-Hubert Joseph °6.9.1726 Crupet

 2-Jean François °21.7.1730 Crupet & Crupet 23.5.1768 Marie Barbe Daffe °29.1.1748 Crupet fille de Guillaume et de Marie Barbre Martin

    3-Jean François °9.7.1769 Crupet & Crupet 24.6.1798 Anne Josèphe Charlot °10.12.1768 Crupet fille de Gilles et de Marie Catherine Bodart

      4-Hugues Joseph °19.5.1809 Crupet

 2-Marie Josèphe °7.1.1734 Crupet

 2-Jean Jacques °20.5.1735 Crupet

 2-Georges Louis °21.6.1738 Crupet

 

        Gustave VERTUNNI : un merveilleux artiste italien qui raconte l’histoire de France

Bon sang ne saurait mentir. Fils d’Achille Vertunni peintre, demi-frère et cousin d’Arturo Vertunni peintre, le talent de Gustave ne pouvait pas ne pas éclater un jour, et ce malgré des débuts difficiles, comme souvent. Né à Rome le 17 novembre 1884, le s/Lt de réserve Gustave Vertunni tout juste sorti du service militaire, revient à sa passion et trouve un emploi de sculpteur sur bois au Musée d’Art Moderne de Rome. Alors qu’il envisage d’émigrer aux Etats-Unis via Le Havre, son passage à Paris aura raison de ses projets. Il y rencontre Armand Bertrand établi à Montreuil-sous-Bois, la Nüremberg française du jouet. Lorsque ce dernier décède en 1910, Zoé Bodart sa veuve propose à Gustave de s’associer à elle et de prendre la direction de la douzaine d’employés de la société Bertrand, qui fabrique bibelots, jouets et soldats de plomb, et qui deviendra Bertrand et Vertunni (BV). La guerre éclate, la société périclite et doit déposer son bilan. Zoé Bodart retourne en Belgique son pays natal. La guerre terminée, Gustave la retrouve à Bruxelles et ils fondent La Métallique en se concentrant sur les soldats de plomb. Mais l’affaire n’est pas rentable et l’activité cesse en 1928. Ce qui n’empêche pas Vertunni de s’unir à Zoé Bodart (de 17 ans son aînée !) le 23 juin 1928 à Nice. On notera qu’ils ne devaient sans doute pas manquer de moyens puisque sur leur acte de mariage Gustave Vertunni est dit ‘domicilié au Grand-Hôtel Pétrograd’, promenade des Anglais à Nice.

L’année 1930 sera pour Gustave Vertunni celle de la révélation. La Belgique fête le centenaire de son indépendance, et pour l’occasion fait renaître l’ancien Ommegang, supprimé depuis 1795. Cette immense parade historique, où des centaines de figurants flamboyants, civils et militaires, défilent bannières au vent dans les rues de Bruxelles en costumes d’époque, fait tourner les têtes. Gustave Vertunni est ébloui. Ca y est, à 46 ans, ce magnifique spectacle lui montre enfin sa voie : quitter définitivement l’univers du jouet pour rejoindre celui de l’art. Si l’Ommegang de Bruxelles a été le déclic, c’est l’histoire de France qui lui fournira la variété des sujets et l’occasion d’exprimer pleinement ses talents de sculpteur. Pendant 5 ans, il rassemble une immense quantité de documents et d’iconographies. Il établit le format général de ses futures figurines en ronde-bosse et expose ses premiers travaux. Le succès semble enfin au rendez-vous. Mais la France étant sa principale source historique et surtout son plus gros marché, il revient à Paris, s’installe au 36 boulevard de la Bastille et y crée le 21 janvier 1935 la société Reconstitution historique d’uniformes et costumes.

 

C’est ainsi que s’inspirant de tableaux célèbres, Vertunni va sculpter à un rythme effréné du début des années 1930 jusqu’à sa mort en 1953, plus de 500 maîtres-modèles en biscuit (mélange de plâtre et de poudres minérales) de 56 mm avec un souci infini du détail et une exceptionnelle minutie pour des figurines de cette taille. Un exemple parmi tant d’autres : la robe de Marie-Thérèse d’Autriche comprend, toutes parfaitement ciselées, plus de 200 fleurs de lys ! L’histoire de France de Clovis à Napoléon III est son cœur de cible : rois, reines, courtisanes, grands dignitaires, connétables, ministres et autres personnages illustres ou emblématiques. Soldats, porte-drapeaux et cavaliers de toutes époques viendront compléter la collection. Puis, sous la pression sans doute commerciale comme nostalgique des amoureux du 1er Empire, Vertunni créera avec le même souci de ressemblance iconographique, presque tous les maréchaux et grands généraux de Napoléon. En faisant varier différents éléments d’uniformes, des centaines de soldats, officiers et autres musiques raviront les collectionneurs. Enfin il ajoutera à cet ensemble une cinquantaine d’éminents personnages étrangers allant de l’antiquité au 20è siècle (Epoque romaine, Cours d’Espagne et d’Angleterre, Indépendance américaine, Ethiopie, Belgique …).

Si Gustave Vertunni définit les personnages et les sculpte, il fait réaliser les moules (502 sont connus) par un atelier spécialisé. Après ébarbage et soudage des accessoires (sceptres, armes, drapeaux …) il confie à sa petite équipe féminine le soin de peindre les figurines suivant ses indications. On trouve exceptionnellement quelques variantes de couleurs pour un même personnage, mais d’une façon générale Vertunni sera intransigeant sur le respect de ses choix et surtout sur la qualité picturale. On n’ose à peine imaginer le temps nécessaire à la peinture et à la mise en valeur des 200 fleurs de lys de la seule robe de Marie-Thérèse d’Autriche ou les arabesques de celle de Marie Leczinska ! . Les années de la seconde guerre apporteront des difficultés supplémentaires du fait de la raréfaction des métaux et de la mauvaise qualité des peintures disponibles. La production s’écoule principalement dans les grands magasins parisiens : Le Louvre, le Nain Bleu, Le Printemps, les Galeries Lafayette.

Louis XIV et ses 2 épouses Marie-Thérèse d'Autriche et Madame de Maintenon.On notera l'exceptionnelle ciselure de la robe de Marie-Thérèse qui comprend plus de 200 fleurs de lys (devant et dans le dos) .

Louis XIV et ses 2 épouses Marie-Thérèse d'Autriche et Madame de Maintenon.On notera l'exceptionnelle ciselure de la robe de Marie-Thérèse qui comprend plus de 200 fleurs de lys (devant et dans le dos) .

Le 23 février 1953 Gustave Vertunni, veuf depuis 2 ans et sans descendance, décède à 68 ans. Son atelier continue sous la conduite de Suzanne Boenders, l’une de ses ouvrières, dont il a fait sa légataire universelle. Toutefois la précision et le soin de la peinture se dégradent progressivement ; les ouvrières s’en vont les unes après les autres et l’atelier ferme en 1958. Suzanne Boenders retourne en Belgique, son pays natal, et poursuivra seule l’exploitation d’un nombre réduit de moules pendant encore une vingtaine d’années. Mais l’âge venant, sa mise en peinture devient de moins en moins soignée et les vrais amateurs se détournent de ces figurines récentes et recherchent avant tout celles de l’âge d’or du Maître, peintes entre 1945 et 1953. Suzanne Boenders décède en 1986 ; sa fille hérite des moules et du fonds Vertunni.

 

En 1988, le colonel Gautho-Lapeyre, jeune retraité passionné, rachète la marque, les moules, tout un stock d’éléments épars et une énorme documentation. On lui doit deux grands mérites. D’abord, il mit à jour plusieurs maîtres-modèles inédits de Vertunni, oubliés dans des caisses depuis le décès de l’artiste, 35 ans auparavant. C’est ainsi qu’une quinzaine de figurines posthumes telles que Charles Ier, Voltaire, Bugeaud, Napoléon III, l’impératrice Eugénie et d’autres inachevés ou à peine ébauchés, complèteront avec grande joie les vitrines des collectionneurs ! Ensuite, le colonel Gautho se battra bec et ongle contre les contrefaçons, les ‘bidouillages’ et autres créations injustement appelées Vertunni en ventes publiques. Par ailleurs, à partir des moules originaux, il produira de nombreuses figurines, mais hélas la qualité de la décoration picturale tranchera souvent avec le raffinement et la précision des figurines anciennes, ce qui dégradera pour le néophyte l’image d’excellence de la marque Vertunni et désorientera les nouvelles générations d’amateurs. En 2013, le colonel revend la marque et l’ensemble du fonds à 2 grands collectionneurs. (Texte-photos P.G).

 Napoléon accompagné de Joséphine et Marie-Louise.

Napoléon accompagné de Joséphine et Marie-Louise.

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